L'ergothérapie propose de restaurer l'équilibre, l'autonomie du sujet et cela à tous les âges en proposant des activités adaptées aux habitudes, à la motivation, aux intérêts de la personne.
Son approche est holistique.
Toutes ces approches présentées ci-dessous, sont proposées dans mon cabinet plein air. Elles ne sont utilisées toutes en séance mais selon les besoins, l'objectif thérapeutique et la demande du patient.
L’Intégration Neuro-Sensorielle-I.N.S.
« L’intégration neuro sensorielle est une approche neuro développementale qui regarde comment l’enfant perçoit, trie et analyse les informations provenant de ses sens pour traduire une réponse adaptée à la situation et éventuellement à la tâche qu’il est en train de réaliser. Pour une réponse adaptée il faut sans cesse s’ajuster et se réajuster. Les yeux, les oreilles, la bouche, la peau, les muscles, les articulations, les mouvements nous procurent une multitude d’informations en continue, la plupart sont traitées de façon automatique et inconsciente. Ce processus est commun à tous les vertébrés, les animaux à leur niveau puis les humains se nourrissent de stimuli pour pouvoir survivre et se protéger du danger, s’adapter, être en relation avec les autres, maintenir leur attention sur ce qui est important, analyser les messages, manipuler les outils, gérer ses émotions suivant le contexte.
Ce processus neurosensoriel se développe de façon exponentielle durant la petite enfance et pose les bases des apprentissages ultérieurs : la capacité à comprendre ce que nous voyons, la compréhension de l’espace, le schéma corporel, les praxies, les apprentissages scolaires notamment lecture, écriture et calcul ainsi que la capacité à être en relation avec les autres vont dépendre directement de bonnes bases neurosensorielles.
Connaissez vous un enfant hypersensible ? Maladroit, décalé ? Impulsif, difficile ? Agité ? En difficulté ? Il a peut être été identifié comme élève en souffrance, enfant déroutant ou peut être pas ; C’est votre enfant, votre élève, la fille d’une amie ou peut être vous enfant. Ses réponses ne sont pas tout à fait appropriées aux situations. Ses émotions sont à fleur de peau.
Il ne s’adapte pas bien à l’école. Il souffre silencieusement ou bruyamment. Il dérange les autres ou il ne fait pas attention ou il semble ne pas comprendre les consignes ou les ignorer ou ne pas savoir par où commencer ou il décode mal les autres ; il est facilement frustré, il fait de grosses colères à la maison etc. Ce groupe d’enfants est vaste on y trouve des enfants hyperactifs et des enfants hypoactifs ; des enfants hypersensibles et des enfants hyposensibles ; D’autres qui ne paraissent pas avoir de difficulté à la maison mais qui pourtant ont du mal à l’école et avec les autres. Des enfants sur qui on a posé un diagnostique : dys, TDA, autisme ou autre, et d’autres qui ne sont pas à ce stade mais pourtant pas tout à fait synchronisé au monde qui les entoure.
Des enfants intelligents mais qui pourtant ont beaucoup de mal à s’adapter.
Leur point commun : un dysfonctionnement dans le traitement des données neurosensorielles.
L’approche thérapeutique neurosensorielle telle qu’elle est pratiquée en France et dans de nombreux pays occidentaux : Canada, États-Unis, Allemagne, Pays Scandinaves, Australie, Suisse...est une approche thérapeutique mise au point dans les années 60 par Jean Ayres, ergothérapeute Californienne. C’est une approche qui évalue les difficultés de l’enfant à travers les réponses de son système nerveux aux situations puis définie des objectifs précis pour l’aider à construire ou reconstruire les bases neurosensorielles. qui sont mal installées chez lui. En s’appuyant entre autres sur les principes de la neuroplasticité, elle vise à créer et réorganiser des nouveaux chemins de neurones là où ils font défaut.
Ce n’est pas une approche comportementale car elle s’intéresse à ce qu’est sous-jacent au comportement. L’enfant participe aux séances avec joie, aime venir, s’amuse tout en apprenant, et développe la confiance qu’il est de plus en plus capable de maîtriser son corps et de moduler ses comportements, dans un climat thérapeutique au départ puis dans les autres domaines de sa vie quotidienne.
Elle lui redonne la force de progresser, des raisons d’explorer son environnement et de s’engager dans de nouveaux apprentissages.
L’approche neuro sensorielle respecte l’enfant dans ses besoins, son rythme, ses difficultés, ses sensibilités. Quant aux parents, elle les replace au centre du processus thérapeutique parce que leur rôle est primordial au quotidien, elle leur donne ainsi qu’aux enseignants et à tous ceux qui travaillent avec l’enfant une nouvelle grille de lecture, ainsi que des pistes et des stratégies utilisables au quotidien."
Isabelle Badington, ergothérapeute, qui a travaillé plus de 20 ans en Sensory Intégration aux États-Unis et Canada, ma formatrice à la MEEX (lieu de formation et d’accueil pratiquant l’I.N.S. dans le Gard) meexlelab.com
Livre référence: "L'enfant extraordinaire" Eyrolles, 2017.
Le concept de l’Intégration Sensorielle a été développé aux États Unis, en 1972, par Anna Jean Ayres, Ergothérapeute et Docteur en neurosciences et psychologie du développement.
Le traitement vise à une meilleure interaction avec l’environnement, un engagement plus spontané dans les apprentissages et dans les interactions sociales (son entourage, ses pairs…), à créer des expériences de réussites valorisantes.
Les activités proposées renforcent le système vestibulaire, proprioceptif et/ou tactile selon les priorités pour la personne.
Des balançoires ; des sables ; des matières différentes sont proposées afin de renforcer les systèmes trop sensibles et les réguler. La personne réalise les jeux dans différentes postures afin de revisiter son intégration sensorielle par palier et en douceur.
L’Approche des Réflexes Archaïques
revisiter les origines : le développement neuromoteur de tout Homo Sapiens
Les réflexes primitifs ou archaïques sont des réactions automatiques que nous avons tous depuis notre conception et se développe pour les principaux réflexes de base jusqu’aux premières années de la vie.
On distingue les réflexes primitifs et posturaux.
Les réflexes sont des réactions motrices de notre corps qui émergent dû à un déclencheur sensoriel extérieur (stimulus). Le réflexe se répète et c’est normal chez le nourrisson pour s’intégrer ensuite dans notre corps. Ainsi l’apprentissage de la coordination motrice se réalise. L’intégration des réflexes permettent l’autonomie de la personne plus tard (cognitif ; émotionnelle ; corporelle) et nous permette de grandir en passant de la motricité globale à la motricité fine.
Dés la naissance ils sont utiles pour nous protéger (réflexe de peur paralysante ou réflexe de retrait, de parachute…) ; nous nourrir (réflexes de succion, de fouissement, de déglutition…) ; nous mouvoir (réflexe de Babinski, de reptation…) et nous coordonner (réflexe tonique asymétrique du cou, d’agrippement…).
En cas de blocage ou d’un trouble développemental, les réflexes peuvent soit perdurer dans leur activation et ne pas s’intégrer ; soit ne pas émerger. Cela aurait différentes conséquences : perturbation du développement émotionnel ; moteur ; comportemental de l’enfant et de la personne. Le réflexe est alors hypo ou hyper actif et il perturbe les capacités d’autonomie du sujet.
Une fois intégrés dans le corps dans un développement neurosensoriel typique, les réflexes ne disparaissent pas, ils se transforment en réflexes posturaux plus complexes.
Si les réflexes primitifs ne sont pas intégrés au cours du développement ou inhibés, alors ils peuvent se manifester trop fréquemment (stress ; émotions intenses…) et peuvent ainsi épuiser la personne ou la perturber fortement dans son quotidien.
La notion de personnalité difficile existe peu dans l’approche Réflexes. La personne subit selon l’approche souvent la rémanence de réflexes de défense ou d’insécurité non intégrés dans la petite enfance.
Pour donner un exemple : le réflexe de retrait qui apparaît in-utero et se transforme par la suite en réflexe de Moro est un réflexe de survie. S’il se maintient actif ( s’active au moindre stimulus) au-delà de la petite enfance, la personne peut manifester au niveau comportemental des élans au niveau corporel de fuite ; de figement ou de lutte.
La sphère émotionnelle, motrice et cognitive peuvent être en difficultés selon les réflexes hypo ou hyper actif.
 
Intégrer grâce aux mouvements rythmiques
La méthode Rhythmic Mouvement Training (RMT) est né en Suède dans les années 1970.Kerstin Linde, thérapeute observe les différents mouvements réalisés naturellement par le nourrisson et pense qu’en les répétant nous reprogrammons des étapes motrices non développés. Elle observe des mouvements mal coordonnés qui peu à peu en se répétant deviennent plus souple et précis. Dans les années 80, le psychiatre suédois Dr Harald Blomberg s’appuie sur les observations et proposent les mouvements de Mme Linde à ses patients. En 2003, Moira Dempsey kinésiologue en Australie rencontre en Pologne Dr Blomberg chez le Dr Masgutova. C’est ainsi que Moira Dempsey propose des mouvements rythmiques spécifiques selon les réflexes archaïques rémanents dans le corps du patient.
L’approche des mouvements rythmiques consiste à reproduire des schèmes de mouvements précoces afin d’intégrer, consolider, rééduquer les fondements de la posture, le système nerveux central, la fonction vestibulaire, le traitement sensoriel ; la mémoire ; l’apprentissage ; les émotions ; le comportement...etc.
Le programme d’intégration des réflexes permet d’inhiber les réflexes trop rémanents ; créer des connexions neuronales ; mettre en place les fondements posturaux et stimuler les sens fondamentaux proches ou profonds (tactile ; proprioceptif ; vestibulaire ; intéroceptif).
L’approche consiste avec les patients à repérer lors du bilan les réflexes rémanents selon les difficultés et la demande. Ensuite il s’agit de proposer un menu de mouvements quotidien à la personne qu’elle peut réaliser passivement ou activement.
La moyenne de la durée prévue de pratique quotidienne est d’au moins 3 mois après le bilan afin d’observer des modifications positives selon la demande initiale.
La pratique de la respiration consciente, un outil de détente et d’attention
L’approche est humble et consiste à prendre conscience de sa respiration pendant quelques minutes : l’inspiration et l’expiration. Il ne s’agit pas de se détendre en échappant par l’imaginaire ( relaxation) dans cette technique au temps présent mais davantage de se focaliser sur sa respiration, en observant l’ici et maintenant. Être conscient de ses pensées qui passent, observer ses émotions et tensions physiques en présence. La personne pratique son attention en la dirigeant vers sa respiration simplement. Ainsi en pratiquant elle réalise les bénéfices de la détente et du calme qui arrive. Cet outil peut suite se pratiquer en toute autonomie partout et est un excellent support en thérapie.
La méditation enseigne aux enfants qu’ils ne sont pas soumis à leurs émotions et qu’ils ne sont pas forcés de réagir à toutes les pensées, les stimuli extérieurs qui arrivent. En effet, en pratiquant régulièrement la méditation, la personne développe la capacité de choisir quelles pensées méritent son attention et l’aide à choisir son action (sa réponse). La confiance en soi est renforcée par cette pratique car la personne apprend à ne pas réagir à toutes ses émotions en étant consciente. Face à des problèmes au quotidien, aux conflits, aux émotions intenses envahissantes (peur, colère, tristesse) la personne réduit son impulsivité et s’adapte mieux.
La méditation par l’attention à la respiration est particulièrement adaptée dans la nature et en plein air. Elle se pratique en se posant quelques minutes à un endroit choisit.
Adaptés aux enfants et aux adolescents, mais également à l’adulte.
L’E.F.T. un outil pour la libération émotionnelle pour la famille, la fratrie, la personne.
L'EFT, ou Emotional Freedom Techniques, est une méthode de libération émotionnelle qui peut aider les gens à gérer le stress, l'anxiété, la douleur physique et d'autres problèmes émotionnels. L'EFT est une technique simple qui peut être utilisée n'importe où et à tout moment dès que la personne en ressent le besoin.
En utilisant la technique de tapotement, également appelée "Tapping EFT", nous stimulons des points d'acupuncture sur notre corps pour aider à éliminer les blocages émotionnels tels que : la colère ; la culpabilité ; la peur ; la tristesse intenses. En tapotant sur les points d'acupuncture, nous pouvons souvent constater une réduction du stress (baisse du taux de cortisol) et de l’anxiété. La personne choisit un état positif dans lequel elle souhaite se trouver tel que la paix ; l’apaisement ; la détente...
Cette technique peut soulager et permettre au patient de s’adapter mieux à diverses situations et éclairer ses objectifs.
 
Le jeu libre se distingue du jeu structuré, il survient lorsqu’un enfant choisit lui-même à quoi il joue, avec qui, avec quoi et comment. Autrement dit, avec le jeu libre, l’enfant choisit, invente et organise ses jeux selon ses préférences et ses champs d’intérêt. Il suit alors ses idées sans avoir un objectif ou un résultat précis en vue ni aucune contrainte de temps.
Le jeu libre est particulièrement adapté dans la nature ou en plein air.
Le jeu libre permet à l’enfant : de développer sa confiance en soi ; ses capacités motrices ; ses émotions ; l’adaptation ; son estime de soi ; ses habiletés sociales ; son autonomie ; de résoudre des problèmes ; de développer sa pensée créatrice …
Dans le temps du jeu libre, le thérapeute évite d’intervenir et favorise par son observation bienveillante le déploiement des capacités.
 
Au cours du développement l’enfant commence par jouer seul puis pratique le jeu parallèle en observant les autres ; le jeu associatif en commençant à interagir et vers 4 ou 5 ans pratique le jeu coopératif en communiquant avec les autres.
Pour jouer avec les autres l’enfant a besoin d’attendre son tour ; jouer paisiblement et résoudre des problèmes par les mots plutôt que par l’agression. Ces compétences ne sont pas innées si le jeu n’est pas pratiqué et entraînée.
Le jeu dont nous parlons ici implique de manipuler de vrais objets et de bouger son corps ainsi que d’interagir avec des personnes présentes. Les jeux vidéos ont des bénéfices mais ne remplacent pas l’interaction réelle avec la réalité et le bénéfice dans développement psycho-corporel.
Le jeu permet : d’améliorer l’estime de soi et la confiance ; de favoriser le sentiment de sécurité global de l’enfant ; de stimuler son langage en parlant et écoutant ; d’apprendre à négocier ; améliore globalement la santé physique et affective ; stimule l’imaginaire et la créativité ; acquérir des compétences sociales ; d’encourager la prise de risque mesuré et la résolution de problèmes ; d’améliorer la flexibilité mentale ; de vivre des situations inédites et de développer la mémoire ; d’éveiller au monde plus large que son environnement proche ; d’avoir une meilleure conscience corporelle ; de développer les apprentissages en général…
Le jeu fait partie de notre génétique. Entre mammifères nous apprenons en jouant (chahut). Apprendre à se défendre et surtout s’affirmer commence par avoir vécu le chahut.
Le jeu ensuite structuré permet de décaler les situations et apprendre à écouter ; réussir et se tromper en sécurité comme avec les parcours aventure ou les jeux de société.
L’approche de la thérapie en plein air en toute saison
Dehors toutes les approches ci-dessus peuvent être pratiquées mais en plus elles bénéficient des bénéfices du plein air au niveau cognitif ; émotionnel ; corporelle.
Dehors le jeu libre et structuré bénéficient d’une liberté en plus car il y a l’espace et les matériaux sont naturels donc inscrits dans la réalité.
Les sens sont en éveil et l’espace naturel permet de nombreuses possibilités et variétés d’activités. La randonnée est possible.
Le cadre thérapeutique est renforcé car la nature est un partenaire et se pose en tiers.
Été comme hiver l’adaptation est stimulée et le corps retrouve ses sensations.
Le sentiment d’appartenance au monde est plus évident et l’ancrage s’en voit renforcé.